La nébuleuse du Spaghetti (Sh2-240)

Sh2-240 : la “nébuleuse du Spaghetti”, un rémanent de supernova spectaculaire

Dans le ciel d’hiver, à cheval sur les constellations du Taureau et du Cocher, se dissimule un objet céleste d’énorme dimensions et aux formes intrigantes : Sh2-240, surnommée la nébuleuse du Spaghetti. Cette structure cosmique étendue est en réalité le rémanent d’une supernova (SNR G180.0-01.7) vieux de plusieurs milliers d’années.

Découverte par l’astronome américain Stewart Sharpless dans les années 1950, cette nébuleuse couvre une surface apparente étonnante de près de 3 degrés dans le ciel, soit l’équivalent de six pleines lunes côte à côte ! En réalité, située à environ 3 000 années-lumière de la Terre, sa taille réelle avoisine les 150 années-lumière, ce qui en fait l’un des plus grands rémanents de supernova connus dans notre Galaxie.

Une origine violente!

Sh2-240 est née de l’explosion cataclysmique d’une étoile massive arrivée en fin de vie. L’onde de choc issue de cette supernova a balayé le milieu interstellaire environnant, chauffant et ionisant le gaz, créant ces filaments luminescents qui lui valent son surnom évocateur. Les observations en différentes longueurs d’onde révèlent des structures complexes où se mêlent des zones d’émission rouge (hydrogène ionisé) et des filaments bleutés (rayonnement synchrotron émis par des électrons accélérés).

Un objet pour astronomes avertis

Malgré sa taille, la nébuleuse du Spaghetti n’est pas un objet facile à observer. Sa faible luminosité de surface la rend invisible en visuel dans les instruments d’astronomie amateur classiques. Ce sont les astrophotographes expérimentés, équipés de filtres spécifiques (comme le H-alpha, le OIII et le SII) et de longs temps de pose, qui parviennent à capturer ses structures filamenteuses délicates. Les télescopes professionnels, comme le télescope spatial Hubble ou les radiotélescopes, permettent d’étudier en détail sa composition et sa dynamique.

Une fenêtre sur la vie des étoiles

L’étude de Sh2-240 offre aux astrophysiciens une fenêtre unique sur le cycle de la matière stellaire. Ces rémanents enrichissent le milieu interstellaire en éléments lourds (oxygène, fer, silicium…) forgés dans l’étoile progénitrice et lors de l’explosion, contribuant à la formation des futures générations d’étoiles et de planètes.

La nébuleuse du Spaghetti nous rappelle ainsi que la mort violente d’une étoile peut donner naissance à certaines des structures les plus éthérées et fascinantes du cosmos, un spectacle silencieux qui se déploie à l’échelle de siècles et de distances vertigineuses.

Pour observer Sh2-240 : coordonnées approximatives – Ascension droite : 5h 39m / Déclinaison : +27° 59′ (époque J2000). Meilleure période d’observation : novembre à février.

Traitement 1

Traitement 2

Ça faisait longtemps que j’avais envie de faire cette magnifique nébuleuse mais étant dans l’hémisphère sud elle reste très basse sur l’horizon. Heureusement mon amis Thierry Boufflet m’a généreusement prêté ses fichiers d’acquisition fait depuis son observatoire personnel dans le sud de la France et je lui en suis infiniment reconnaissant!

Matériel utilisé: Lunette Takahashi FS-60CP, Caméra RisingCam ATR37100KMA (mono), Monture Sky-Watcher Wave 150i Strainwave Mount,

Filtres: Antlia 3.5nm Narrowband H-alpha 36 mm, Antlia 3.5nm Narrowband Oxygen III 36 mm, ZWO Blue 36 mm, ZWO Green 36 mm, ZWO Red 36 mm.

Intégration:

R40×60″40′16 nov.🌛12%
G40×60″40′16 nov.🌛12%
B40×60″40′16 nov.🌛12%
114×600″19h14 nov.🌛28%
OIII114×600″19h15 nov.🌛19%
Totaux 40h14-16 nov.🌛17%

Traitement:

Par mes soins: les fichiers étant déjà prétraités avec les DOF, je n’ai fait que la composition couleur à partir des fichiers monochromes (RVB pour les étoiles et HOO pour la partie nébuleuse), les versions sans et avec étoiles des fichiers, l’étirement de l’histogramme, le retrait de gradient… le tout dans Siril 1.4.0 rc2. La finalisation des couleurs et contrastes dans photoshop, le retrait du bruit avec Topaz PhotoAI.

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